Contemporaine d'Henri Dunant, le principal fondateur de la Croix Rouge, Sissi entreprend des actions symboliques qui désignent à l'opinion publique la fragilité de la société : les infirmes, les blessés des guerres, les réfugiés politiques, les aliénés... C'est aussi au profit des enfants de prisonniers politiques hongrois persécutés par l'Autriche qu'elle veut faire publier tous ses poèmes. Ils ne le seront qu'en 1950 !

 

Dès son arrivée à la Cour de Vienne, Sissi se sent étrangère à ce monde et regrette tout de suite sa liberté confisquée.

 Ich bin erwacht in einem Kerber,

Und Fesseln sind an meiner Hand

Und meine Sehnsucht immer stärker-

Und Freiheit ! Du, mir abgewandt

 

 

Je me suis réveillée dans une prison,

Les mains chargées de chaînes,

Et ma nostalgie s'accroît toujours :

Et toi, liberté ! Tu me fus ravie.

 

 

 

 Cette soif de liberté lui fait détester la Cour de Vienne corsetée dans les conventions de l'étiquette.

Sissi écrit dans un poème dédié aux "générations futures" qui sauront mieux la comprendre, aux "Ames du Futur"...

Je chemine solitaire sur cette terre

Depuis longtemps détachée du plaisir de la vie

Nul compagnon ne partage le secret de mon coeur

Jamais aucune âme n'a su me comprendre.

Libérale en politique mais aussi en amour, elle installe presque officiellement Kathrin Schratt, une jeune comédienne, auprès de son époux, François-Joseph, pour qu'elle atténue la solitude de l'Empereur lors de ses absences, qui deviennent de plus en plus nombreuses à partir de 1889, année du suicide de son fils, le prince héritier Rodolphe, dont les idées réformatrices et libérales s'opposaient à la politique antidémocratique du gouvernement de son père.

En femme moderne, elle s'offre ainsi un espace de liberté conjugale. François-Joseph absorbé par sa charge semble s'être assez bien accommodé de la situation.

Sans doute, je t'aime,

Mer vaste et rude

Avec ta houle sauvage

Et tes tempêtes,

Mais l'amour veut être libre...

(...) Je veux planer, comme les mouettes

Librement, au-dessus de tes flots

Je ne puis fixer nulle part ma demeure

Le 9 septembre 1898, elle dit à une amie :

"Ich wolte, dass meine Seele in den Himmel entflieht durch eine ganz kleine Offnung des Herzens."

(J'aimerais que mon s'échappe vers le ciel par une toute petite ouverture de mon coeur)

Un jour plus tard, son souhait se réalise "grâce" à l'anarchiste piémontais, Luigi Lucheni, qui, sur les bords du lac de Genève, lui fait un tout petit trou dans le coeur avec une lame finement aiguisée. En fait, c'était le Duc d'Orléans qu'il voulait poignarder, mais ne le trouvant pas, il s'en est pris à Elisabeth.

 

 

              

 

                    Précédent            Accueil                Suivant